Archéologie du Silence / Paysages ensevelis
À la lecture des premiers récits du laboratoire Lithoral, témoignages fictionnels de l’année 2040, des paysages sonores se sont très vite imposés.
Avec la rencontre de Eve Lamandour et de Louise Bernard, j’ai exprimé mon envie de travailler à partir de paysages sonores que j’ai eu l’occasion d’enregistrer au début du premier confinement. J’ai réalisé ces enregistrements sur le territoire de l’agglomération de La Rochelle Un monde apaisé, où les sons des transports, des moteurs thermiques, de l’agitation de la foule n’existait plus… Ces paysages nous racontent un autre monde. Un monde de silence, un autre mode de vie : regarder et écouter le temps qui s’écoule.
Au début privé de liberté de circulation, j’écoutais et j’enregistrais ces SILENCES dans mon jardin, ces silences étranges…. presque étrangers qui me faisaient voyager, entendre de lointains horizons, les découvrir, les retrouver. et puis j’ai commencé à enregistrer, à récolter ces Sons préservés du territoire, que chacun a pu ressentir intimement, avec émotion, et en conserver le souvenir…. loin du tumulte des choses.
C’est ce voyage que je vous propose aujourd’hui….dans lequel le sabot et le hennissement des chevaux, et les animaux ont pris leur place …. Le Vivant .
Pour contraster et dialoguer avec ces paysages “zéro carbone”, une boîte de Pandore dans laquelle des casques nous donnent à écouter des paysages sonores qui n’existent plus dans un territoire zéro carbone, des sons d’un mode de vie révolu : les sons “carbonés », moteurs à explosion des bateaux, camions, voitures, motos, les axes de circulations et ses allers-retours incessants, les passages furtifs d’un avion, les caisses des super marché, aux bips tonitruants, des sonneries de smartphones et autres notifications, des sons qui en 2023 sont notre quotidien sonore .
La contrainte du nano Musée : la scénographie implique différents modules et médiums. J’ai donc orienté mes choix pour que le travail sonore puisse cohabiter, coexister avec les autres.
J’ai alors réalisé deux créations sonores. L’une composée de paysages sonores “sobres et sensibles” diffusés de façon aérienne par des transducteurs intégrés aux mobiliers, qui ne se voient pas et s’intègrent avec les autres modules, l’autre composition sonore sous casque, invitant le spectateur-écouteur à une écoute attentive et individuelle, une écoute plus intime.
Cette expérience me donne l’envie de poursuivre ma pratique du sonore auprès de chercheurs et d’universitaires.
L’équipe qui travaille et nous accompagne sur ce projet Nano Musée est complice, et son accompagnement précieux et rassurant. Un Grand Merci à toutes et à tous, Salimata, Arthur, Cyril, Clément, Diego ainsi que Samuel et Gael, et toutes celles et ceux que j’oublie….
Un remerciement tout particulier à Eve Lamendour (La Rochelle Université), et Louise Bernard (La Rochelle Université).
Quatre autres modules accompagnent Archéologie du Silence / Paysages ensevelis :
- « Alguier » de l’artiste Gwen Le Gac, inspiré par sa rencontre avec l’enseignante-chercheuse Ingrid Arnaudin au laboratoire LIENSs
- « Béton acharné » des artistes Yuri Zupancic et Pauline Rolland, inspiré par leur rencontre avec les enseignants-chercheurs Emilio Bastidas-Arteaga et Rachid Cherif au laboratoire LaSIE
- « Albatros » des artistes Mouawad + Laurier, inspiré par leur rencontre avec Julien Collet, porteur d’une Chaire de Professeur Junior au CEBC
- « L’Observatoire » par l’artiste Junie Briffaz, inspiré par sa rencontre avec l’ingénieure de recherche Sophie Laran et l’équipe de l’unité d’appui à la recherche PELAGIS.


