«Alors tout redevient l’Islande. Le vent aigu qui lacère les joues, la blancheur aveuglante qui fend les yeux, et la mer qui se forme, soudain jalouse de ce que les hommes lui volent. Tout se joue maintenant dans ce qu’il reste à prendre avant que la mer ne se fâche.»
À Islande, Ian Manook
«Ar bara e oa du-haut… Le pain était là-bas »
Propos recueillis Mgr Kerleveo : la veuve d’un «Islandais»
Suite à une résidence en Islande (été 2022) pour Le Sortilège des Marins, ensemble photographique et paysages sonores (réalisés en Norvège, Finlande, Suède, îles Féroé et Islande dans les pas de poètes et écrivains scandinaves) nous souhaitons poursuivre notre travail dans les eaux d’Islande, en Bretagne sur la terre de Paimpol- Goëlo et les Côtes-d’Armor et à La Rochelle autour d’un projet que nous avons nommé Le Murmure des Égarés.
Durant notre séjour en Islande et notamment dans les fjords de l’Est, Fáskrúðsfjörður (la baie des français) Mjóifjördur, Seyðisfjörður…. nous avons été touchés par la vie des «Islandais» ces marins-pêcheurs partis de Bretagne pour pêcher la morue dans les eaux glacées d’Islande et dont certaines goélettes débarquaient dans le port morutier de La Rochelle.
En nous inspirant des écrits de Ian Manook , Jón Kalman Stefánsson, Pierre Loti, nous ferons dialoguer ces terres, au travers des paysage, d’ intérieurs, d’archives visuelles et sonores. Nous serons attentifs aux thématiques qui nous touchent : la solitude, le silence, la fragilité des choses et des êtres.
Nous mettrons en lumière ces figures du passé, ces marins-pêcheurs soumis à des conditions de travail épuisantes, bravant le froid, la pluie, la neige, les assauts furieux de la mer d’Islande dont on sait qu’elle est rarement paisible. Notre envie est de rappeler à la mémoire ces «Islandais» dont beaucoup ne revinrent jamais au pays. Faire entendre leur voix, ne serait-ce que par un murmure… le Murmure des Égarés.
Des résidences en terre d’Islande, de Bretagne et à La Rochelle
Plusieurs temps de résidence sont nécessaires :
Avril – Mai 2024 – Islande, Grundarfjördur, au nord de la péninsule de Snæfellsnes (jumelée avec Paimpol) et plus particulièrement la région sud à partir de Reykjavik, Vik, avec les îles Vestmann, le sud-est Höfn, Jökulsárlón et les fjords de l’est, Fáskrúðsfjörður (la baie des français), Mjóifjördur, Seyðisfjörður….

































Septembre Octobre 2024 – en Bretagne, dans la terre de Paimpol-Goëlo où se situe le récit de Pierre Loti, Paimpol qui fut, à partir des années 1850 et jusqu’en 1935, un des lieux marquants de ce «temps d’Islande» par l’importance de son armement et le développement d’industries liées à la pêche islandaise, constructions navales, conserveries, voileries, corderies, commerces annexes, avec les ports bretons de Tréguier, Ploubazlanec, Plouezec, Saint-Brieuc et l’île de Bréhat. Et sur les Côtes-d’Armor d’où venaient également les marins pour partir en mer d’Islande.
Et enfin à La Rochelle, où jusqu’à la fin du XIXème, les morutiers qui débarquaient leur pêche à La Rochelle venaient principalement de lieux de pêche situés en mer d’Islande.
Pour notre résidence en Islande printemps 2024, Le Centre Intermonde – Ethnopôle Humanitées Océanes est partenaire. Il nous aide à la mobilité internationale et nous accueille en escale de travail au mois de juin pour une présentation au public en Juillet et Aout 2024.
Pour ce projet, notre objectif est de réaliser des images et des sons d’Islande, de Bretagne et de la Rochelle pour d’une part une exposition et pour la création d’une installation visuelle et sonore, vidéo-mapping sur voilage et immersion sonore en quadriphonie. La scénographie sera pensée pour accueillir du spectacle vivant et faire dialoguer ainsi des écritures plurielles ( Musique, Lectures à voix hautes, Danse….).
Aurélia & Emmanuel – Mai 2024
Dossier en consultation & téléchargement
